Etude
de l'aqueduc de Nîmes |
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Réinvestissement |
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« Sur un espace réduit, petits gestes et démarches pour reconstituer un tracé d’aqueduc » Qu’entendons-nous par « espace réduit » ? Il s’agit d’un espace qui a été choisi pour son relief varié sur une trentaine de mètres. On peut ainsi l’utiliser pour concevoir un aqueduc fictif avec sa source fictive, son point d’utilisation (bassin, meunerie, industrie, etc.) à une côte inférieure à celle de la source. C’est donc sur ce terrain qu’évoluent les participants instruits des expériences précédemment acquises, à savoir la nécessité de tracer un canal aussi court que possible, tout en limitant les ouvrages onéreux. Les instruments de mesure sont, d’une part les instruments romains reconstitués par M. Bourne, et, d’autre part, les instruments contemporains nécessaires à l’activité. Cette phase commence par la présentation des instruments utilisés par les Romains et elle se continue par des exercices pratiques où des reconstitutions réduites de ces instruments seront utilisées. Exercice Le but de cet exercice est de répondre concrètement aux deux questions fréquemment posées : 1- Comment faisaient-ils pour déterminer le tracé d’un aqueduc ? 2- Comment peut-on gérer sur le terrain une pente aussi faible ?» Présenter les instruments utilisés par les Romains. Fabriquer (ou faire fabriquer) des reproductions de ces instruments, les manipuler. Mettre au point une méthode pour viser, mesurer, reporter une distance avec une échelle simple (« mètre - centimètre » ou « mètre - décimètre ») A l’aide de la groma à ouverture variable, relever des angles et les porter sur le papier (sauterelle). Préparation de l’activité. I- Choix du terrain. On repérera un terrain présentant des irrégularités de relief sur une trentaine de mètres. II- Matériel A - Matériel à fabriquer Tour de main - « tenons et mortaises »On peut construire certains instruments en bois sans matériel professionnel, à condition de remplacer les découpages des tenons (pièces mâles) et les mortaises (pièces femelles) par des collages (V. fin du chapitre). On pourra renoncer au chorobate qui même réduit est difficile à réaliser ou qui reviendrait cher si on le faisait construire (150 € au moins). On préférera la dioptre. Nous donnons toutefois les caractéristiques d’un chorobate à la portée des élèves. Ce chorobate comprendra:
-
La
dioptre - Peut
être fabriquée par un amateur
- La groma - Peut-être fabriquée par un amateur. Elle comprend :
Variante Il nous apparaît judicieux de remplacer la croix à branches perpendiculaires par une croix à branches mobiles autour de leur centre afin d’utiliser la groma pour relever des angles sur le terrain, grâce à son ouverture variable.
A
- L'activité permet d'atteindre 4 objectifs : IV . Phase opérationnelle. Appuyons nous sur un exemple :
Nous
souhaitons déterminer le tracé d’un aqueduc destiné à conduire
l’eau d’une source S jusqu'à
un lieu d’utilisation B (un
bassin), plus bas que S.
Nous décidons d’un tracé approximatif sur le terrain que nous matérialisons par la trace d’un bâton (ou des pincées de plâtre) sur le sol, du pied de la source S au pied du bassin B. Nous attachons un ruban rouge en S (point caractéristique de la courbe de plus haut niveau) et un ruban bleu en B (point caractéristique de la courbe de plus bas niveau). Seconde étape - Répartition des jalons et installation de la dioptre
a)-
Nous plantons les jalons le long de la trace
de S jusqu'à B
de manière à bien cadrer la trace choisie. Les distances entre deux
jalons peuvent être inégales. Troisième étape - Représentation sur le papier des distances entre deux jalons consécutifs. Cette représentation se fera sur une droite même si le parcours n’est pas rectiligne. En nous appuyant sur l’exemple ci-contre : J0J1 = 3,5 m sur le terrain, alors nous porterons j0j1 = 3,5 cm sur le dessin, J1J2 = 4,4 m sur le terrain, alors nous porterons j1j2 = 4,4 cm sur le dessin et ainsi de suite jusqu’aux deux derniers jalons.
Quatrième étape -
Dessin de la ligne de côte maximale
C’est la ligne horizontale qui passe par S. Nous la traçons en rouge. Cinquième étape - Matérialisation du plan horizontal par les jalons. Sur le terrain à l’aide de la dioptre qui est réglé selon la côte de la source (deuxième étape, b) par simple rotation du triangle, nous repérons successivement les points P1 sur le jalon J1, P2, sur le jalon J2, etc. jusqu'à JB sur le dernier jalon. Nous attachons un ruban rouge en chacun de ces points : ils matérialisent le plan horizontal propre à la source. Sixième étape - Ligne de pente sur le dessin. C’est le segment de droite [SB]. Traçons-le en bleu. Septième étape - Matérialisation de la ligne de pente sur le terrain.
La ligne de pente [sB] obtenue
à l’étape précédente, coupe les images j1, j2,
j3, des jalons en des points (bleus) b1,b2,b3,
... etc. Mesurons sur le dessin les distances j1b1,
j2b2, etc.
Nous venons d’obtenir
On utilise alors la groma
à ouverture variable à la place de la dioptre. Quelques exemples parmi bien d’autres
A partir des dessins obtenus on peut : Des instruments romains aux instruments récents ... Des fonctions comparables : le fil à plomb jouait le rôle de nos viseurs optiques, mais les instruments romains n’étaient pas grossissants, le librator (géomètre romain) ou ses coéquipiers devaient avoir une bonne vue, d’où la portée limitée des relevés. Comment profiter ou créer les meilleures conditions d’observation ? les doubles visées, les visées multiples, comment réduire les erreurs de manipulation des appareils ? Recherche de quelques points particuliers permettant un grand nombre de mesures sans déplacer les appareils. Ces points peuvent se trouver sur l’aqueduc ou être extérieurs. Vérifier en quelques points de l’aqueduc, le principe selon lequel, les constructeurs romains négociaient entre la « facilité » (suivre les courbes de niveau) et la construction des « ouvrages d’art » On peut s’intéresser aux limites du système « œil-chorobate » liées au pouvoir séparateur de l’œil (1mm vu à 3,3 m) et se poser des questions sur la véritable stratégie des géomètres romains. ------------------------------------------------------------------------------------------------ L’exercice suivant se passe dans la nature, le long d’un talus d’une trentaine de mètres de longueur. Son but est : de connaître et de savoir utiliser du matériel courant : mètres, chaîne d’arpenteur, sauterelle (ou fausse équerre), etc. et du matériel semblable à celui qu’utilisaient les Romains pour construire des aqueducs, tracer des routes ou dessiner des cartes. · A partir d’une source fictive, rechercher le meilleur tracé d’aqueduc possible pour conduire l’eau de la source fixe jusqu'à une ville dont on a déterminé l’emplacement. · Dessiner le profil du terrain traversé ainsi qu’un croquis du tracé retenu. I - Exercices préparatoires. Premier exercice - La dioptre
1-
Observer
et dessiner ou photographier une dioptre. Questions :
Observer et dessiner ou photographier une groma à ouverture variable. Placer la groma à quelques mètres des deux piquets. Diriger chacune des branches de la groma vers les piquets. Reporter cette ouverture à l’aide de la sauterelle sur une feuille de papier: vous obtenez un angle sur la feuille, que vous dessinez avec un crayon. Questions :
Vous venez de construire un croquis à une réduction dont vous pouvez préciser la valeur. La dioptre, la groma, la sauterelle, la chaîne
d’arpenteur, le double décimètre sont des instruments qui nous
permettront de :
A
partir des connaissances acquises au cours des exercices préparatoires,
vous devez : Première étape : Avec plusieurs camarades de votre groupe, observer la forme du terrain et proposez différents tracés. Comparez ces tracés et choisissez le meilleur, c’est-à-dire celui qui possédera le moins d’ouvrages d’art possible (ponts, tunnels). Rédiger quelques lignes pour expliquer votre choix. Deuxième étape : Le tracé étant retenu, vous répartissez vos piquets tout le long du tracé et vous les enfoncez avec un marteau dans le sol, de la source jusqu’au bassin de réception de la ville. Troisième étape : Vous attachez un ruban rouge à chaque piquet au même niveau que celui de la source. Question : Ce travail achevé, dans quelle zone pouvez-vous prévoir l’implantation du bassin de réception ?
La
suite des rubans rouges caractérise une surface plane qu’on peut
imaginer et en dessous de laquelle se situera l’aqueduc. Sur un dessin, vous portez sur une même ligne droite les piquets verticaux, et vous portez les distances de chacun d’eux au sol. Vous joignez les points consécutifs et vous obtenez une ligne brisée qui est proche de la coupe transversale du terrain sur lequel est tracé votre aqueduc. Cinquième étape : Sur votre dessin, vous portez la côte du bassin (sur le dernier piquet). Exercice : Tracez sur le dessin la ligne de pente de l’aqueduc. Expliquez en quelques lignes votre choix. Sixième étape : En utilisant le dessin, qui comporte la représentation des piquets et la ligne de pente de l’aqueduc, il vous est possible de mesurer sur chaque piquet, la distance de la ligne de niveau (de la source) à la ligne de pente. Utilisez ces mesures pour attacher un ruban bleu sur chaque piquet planté sur le sol. La suite des rubans bleus matérialise sur le terrain la ligne de pente de l’aqueduc. Septième étape : A l’aide de la groma à ouverture variable, dessinez un croquis du tracé. Présentez ce croquis.
Le gnomon est un bâton vertical planté par terre. Le jour, par
temps ensoleillé il porte ombre sur le sol. 1- A quelle heure de la journée l’ombre du bâton est-elle la plus courte ? 2- Y a-t-il un rapport entre ce moment et l’orientation (direction des points cardinaux) ? 3- En utilisant les résultats de la question précédente, orientez votre croquis en fonction des points cardinaux ? Tour de main
1. On prend 3 planchettes de même longueur (fig.1). 2. On les superpose de manière à faire apparaître au niveau de la planchette centrale, soit un retrait pour obtenir une mortaise (fig.2), soit un épaulement pour obtenir un tenon (fig.3). 3. Pour obtenir une mortaise dans la masse, on peut couper la planchette en deux et prévoir un évidement égal à la mortaise souhaitée (fig.4)
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