L'aqueduc de Nîmes
Visite

V . Le ponceau de Costebelle

 

             Après le second pont à arches biaises de Roc Plan, l'aqueduc pénètre dans une carrière et n'est plus observable. Il traverse ensuite des espaces boisés ou buissonneux. Il se présente sous la forme de galeries bouchées qui laissent apparaître en surface une légère ondulation jalonnée par endroits de terriers. Les animaux ont trouvé l'aqueduc. Ils y installent leurs terriers. Ils y protègent leurs progénitures.

             Cette partie un peu abstraite de l'aqueduc est passionnante, mais elle n'intéresse probablement qu'une certaine catégorie de visiteurs. Il nous semble important que ceux qui ont le temps où que ceux dont la vocation est l'éducation : instituteurs, parents, fassent découvrir aux enfants ce qui ne saute pas aux yeux. Que l'observation permette d'associer l'architecture à la vie des animaux est assurément une démarche éducative puisqu'elle  vérifie, sur le terrain, une des formes de la loi de l'interdépendance des espèces. Cette loi sous-tend le principe de la protection des espèces et des lieux.

            Pour ceux qui n'ont pas le temps de suivre l'aqueduc à la trace, nous proposons la découverte de vestiges remarquables et bien visibles :                   

Le Ponceau de Costebelle :

          Localisation : Dans la commune de Vers Pont du Gard, entre le clos de Mellet et la route de Castillon.

            Itinéraire : Sortir du village de VERS par la route de Castillon que l'on quitte pour emprunter le chemin de                          . Ce chemin de deux cents mètres environ se présente sous la forme d'un angle droit. Le second côté tourne sur la gauche. 0 l'extrémité du second côté, sur la gauche, on découvre le mazet du "Marin". Le ponceau est attenant.
            Ce ponceau est couvert de dalles. C'est exceptionnel : seul le Pont du Gard et quelques ouvrages dans la commune de Nîmes sont recouverts de dalles. Des archéologues donnent une interprétation de ce fait isolé : Le ponceau étant perpendiculaire à l'axe du vallon favorise l'hypothèse selon laquelle les dalles plates ne présenteraient pas le même obstacle qu'une voûte aux eaux de ruissellement. On peut s'interroger (sans la rejeter pour autant) sur la justesse de cette hypothèse. Pourquoi les Romains auraient-ils préféré, à Costebelle, une couverture de l'aqueduc dallée alors qu'en amont, pour traverser les vallons de Roc Plan à quelques centaines de mètres, la couverture est voûtée ?
            Ne peut-on pas imaginer que l'aqueduc ayant été construit par des équipes différentes, des conceptions différentes aient été adoptées ?                          

            Comme à Roc Plan, le ponceau s'est comporté comme un barrage laissant accumuler la terre sur sa rive gauche. Très proche de la paroi sud (rive droite), dans la partie amont de l'aqueduc se trouve le mazet du "Marin". Ce mazet doit son nom à un des anciens propriétaires M. Marin. Un puit creusé dans la roche pose problème sur la date de sa construction. La paroi droite du canal est épierrée. Elle laisse apparaître la couche de dépôts carbonatés qui atteint le haut du canal.

            En aval du ponceau, on peut regretter l'indifférence de la société des eaux qui a installé un regard dans l'aqueduc même !

            A quelques mètres au sud du ponceau, une capitelle et une aire de battage rendent ce coin fort agréable.

            L'aqueduc, le mazet, l'aire de battage, la capitelle, voilà groupés sur moins d'un hectar des éléments propres au village de Vers qui justifie son classement.

            De ce bel espace où l'histoire locale ressuscite, continuons notre chemin le long du tracé supposé de l'aqueduc. Le sol remonte : une plaque sur la route de Castillon indique une altitude de soixante neuf mètres. C'est trop haut pour notre aqueduc dont le radier  se situe en ces lieux à soixante six mètres environ. Ne cherchons pas de vestiges, ils sont enterrés. Ils le resteront jusqu'à la prochaine dépression, celle du "Clos des Touillers" à quatre cents mètres.

 

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