L'aqueduc de
Nîmes |
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I . Les sources de l'aqueduc de Nîmes |
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I . Quelle source choisir pour alimenter Nîmes ? Il était important que la topographie des régions traversées n'oppose pas de difficultés insurmontables.
Cela nous amène à définir, au temps des Romains, les besoins des
utilisateurs nîmois. : Ils voulaient de l’eau L'altitude de la source devait être suffisante pour alimenter Nîmes par gravité.
Les
Romains définissaient la qualité de l’eau en fonction de critères
de bon sens ; ils observaient la qualité de l’environnement et la
santé des hommes qui habitaient autour de la source, ainsi que la
santé des animaux (déterminée par l’observation du foie).
De
l’eau à une distance raisonnable
? Tous ces critères sont à prendre en compte pour aider à éliminer des cours d’eau repérables sur une carte qui sert de support à cette étude, et à en choisir un en s’aidant du tableau suivant :
Commençons par exclure le Rhône,
celui-ci n’étant d’ailleurs pas indiqué sur la carte.
Mais la
question peut être posée. L’eau du Rhône ne pouvait être prise
qu’au Pouzin, localité située entre Montélimar et Valence, à 120
km de Nîmes, selon l’hypothèse envisagée en 1865 par M. Bravay.
C’est à son initiative qu’ont été réalisés le tunnel et la
tranchée d’implantation du canal du Pouzin, visibles sur la carte, et
sur le terrain dans le prolongement de l’aqueduc. Une entreprise sans
lendemain.
Une autre possibilité que le Rhône peut être envisagée, et
celle-ci à partir de l’observation de
la carte topographique : il s’agit du Gardon. Mais celui-ci est à la
fois très irrégulier et à sec l’été : il ne peut donc pas être
utilisé. Le Gardon a deux lits, un lit inférieur et un lit supérieur
; le lit inférieur réapparaît au niveau de Collias, après avoir
disparu, vers Boucoiran. Une autre potentialité était liée à l’existence de la fontaine de Nîmes ; mais le débit de celle-ci est très faible en été, de l’ordre de 20 L/s. Le Vidourle, quant à lui, est plus éloigné, irrégulier, avec des contraintes encore plus importantes.
Il reste la source d’Eure,
dont nous examinons les atouts: Donc les sources d’Eure offrent des atouts par leur débit et leur volume.
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La
qualité de l’eau de la source : nous nous en tenons, comme les
Romains à ce que l’on voit. L’eau claire laisse apparaître un fond
gravillonnaire, sans vase. Au confluent de la source d’Eure et de
L’Alzon, l’eau de l’Alzon est boueuse.
L’environnement végétal témoigne
de l’absence de mousses, de roseaux, d’eau ferrugineuse ou
sulfureuse, par la présence d’une belle herbe verte par exemple. Les Sources d'Eure et les pays de l'Uzège répondaient à toutes les conditions.
Le
texte de Vitruve qui suit peut donner lieu à une réflexion sur
le thème de la qualité de l’eau : Vitruve (Marcus Vitruvius Pollio) architecte romain - (1er siècle av. J.-C.) - est l'auteur d’un traité en dix volumes « Sur l’architecture » romaine. Notons que l’aqueduc de Nîmes aurait été construit au cours de la seconde moitié du 1er siècle de notre ère. II. Visite des sources d'Eure
Localisation :
Coordonnées repérables sur la carte "IGN 2941 Ouest
Uzès"
Les sources alimentent l'aqueduc. La découverte de l'aqueduc commence
donc par ses sources.
Durée : Une heure pour parcourir l'ensemble de
l'itinéraire aller-retour. Itinéraire : Les sources d'Eure sont situées sur la route D 982 à la sortie d'Uzès, en direction de Bagnols sur Cèze. Cinquante mètres avant de traverser le pont routier qui franchit l'Alzon, tourner à droite en direction de ce qui a été le camping municipal de "la Fontaine d'Eure. Laisser sa voiture sur le parking et prévoir une marche de 1 km aller retour.
Au niveau du parking coule l'Alzon, affluent du Gardon. L'Alzon prend sa
source à 10 kilomètres d'ici. Il transporte de l'eau souvent boueuse,
parfois souillée. Son débit très faible en été peut atteindre des
dizaines de mètres cubes à la seconde en période de crue. Les critères retenus par les Romains demeurent deux mille ans plus tard : l'eau est limpide, le débit moyen est abondant et relativement régulier.
La source coule au pied d'un bâtiment municipal. Au premier étage de
la maison, à 3 mètres du sol environ, on peut voir une marque gravée
au dessous d'un appui de fenêtre. Elle rapelle le niveau atteint par
l'Alzon un certain jour de l'année 1770.
Les eaux de la Source qui coulent à nos pieds sont d'une limpidité
étonnante et pourtant la forte teneur en bicarbonate de calcium, qui
donnera plus loin des concrétions, est encore plus étonnante. Ce n'est
que plus loin, à Bornègre d'abord, à partir de Vers ensuite , qu'on
aura une idée de la quantité de calcaire déplacée.
Contournons le bâtiment municipal. Nous arrivons sur une terrasse à partir de laquelle on domine une nappe d'eau de 200 mètres de long et de 5 à 6 mètres de large. C'est le bassin de réception des sources. En aval, l'eau franchit un seuil, tombe en cascade, et se jette dans l'Alzon. Les sources d'Eure occupent en fait un espace qui s'étend de part et d'autre d'un mur qui limite, au fond, le terrain communal devant lequel nous nous trouvons du Domaine de Plantery qui borde la route de Saint-Quentin-la-Poterie et de Bagnols. Dans ce domaine, qui est privé, les sources alimentent un bassin vaguement quadrangulaire de 200 ou 300 mètres carrés. Les sources de Plantery, captées par les Romains, confluaient avec les sources du domaine municipal. Aujourd'hui, toutes ces canalisations ont disparu et les eaux de l'Eure se perdent dans l'Alzon qu'elles n'arrivent pas à éclaircir. Nous sommes toujours sur cette terrasse bordée d'arbres énormes. Devant nous il y a le bâtiment municipal et sur notre droite nous découvrons les vestiges d'un vieux bâtiment que Marie-Louise Laporte et Jacques Roux décrivent dans leur livre Uzès - Métamorphose (Editions Equinoxe) : ce "lavoir aux allures d'aqueduc a laissé quelques arcades aujourd'hui dévorées par la végétation (...) Il fut construit en 1849 pour occuper les sans-emplois. Mais une crue le saccagea en 1866.
Quant aux eaux des sources d'Eure (d'après Guilhem Fabre, Jean-Luc
Fiches et Jean-Louis Paillet "L'aqueduc de Nîmes et le
Pont du Gard" Editions CNRS ) elles proviennent d'un vaste
bassin d'une cinquantaine de kilomètres carrés qui s'étend de Seynes
au pied du Mont Bouquet à Valliguières, au nord de Remoulins.
Les réserves, de l'ordre de dix millions de mètres cubes sont
importantes. Imaginons un réservoir à section carrée de 1 km de
côté et de 10 mètres de hauteur. III. Un itinéraire pour se rendre d'Uzès aux Sources d'Eure A partir de "la promenade des marronniers", un sentier contourne la piscine municipale et permet d'atteindre la vallée de l'Eure par "les jardins de l'évêché". Cette promenade agréable est de courte durée. Elle laisse le loisir de profiter d'un beau parc riche en espèces régionales. Le panorama sur la vallée de l'Eure est très apprécié par tous ceux qui le découvrent. |