L'aqueduc de Nîmes Visite |
|
Le Pont du Gard en questions ! |
|
Quelques
Suggestions sur la visite d’un groupe de scolaires au pont du Gard -------- Objectifs
Utiliser au mieux le pont du Gard et l'aqueduc de Nîmes pour susciter
des questions sur :
I
-
l'ouvrage (qu'on voit) :
de loin
II
-
Sa fonction
III -
le problème de l'eau à l'époque romaine,
IV -
L'architecture de l'aqueduc
V
-
Le tracé et l'implantation de l'aqueduc
VI -
Nivellement et arpentage Notre
point de vue : Nous pensons que visiter le pont comme on le propose aux touristes, est une erreur. Nous pensons que les élèves tireront un meilleur profit de leur séjour si on leur propose la démarche suivante :
1 -
Réflexion résultant des suggestions évoquées ci-dessus I. Le Pont du Gard : l'ouvrage.
1) Dans un
premier temps, découverte rapide à partir de la rive gauche du Pont.
Un pont à trois rangées d'arches superposées. 2) Dans un deuxième temps, une découverte plus poussée à partir de la rive droite de l'aqueduc.
Le Pont apparaît sur toute sa hauteur. Quelques observations aident à mieux comprendre : On observe :
des arches :
des piles, renforcées par des avant-becs, supportent les arches :
* leur rôle ?
l'ouverture des arches :
3) Conclusion : II. Le Pont du Gard : sa fonction.
Gravir la colline jusqu'au dernier niveau. On découvre l'aqueduc.
* L'observer. Conclusion : Quelle fut la fonction de l'aqueduc de Nîmes ? (Ne pas limiter sa réponse à la nécessité d'apporter de l'eau à la ville.) III. Le problème de l'eau à l'époque romaine.
1) Le rôle de l'eau à l'époque romaine :
* Pour : - l'alimentation ? 2) La sélection des sources en général :
* Captage ? 3) Fonctionnement de l'aqueduc de Nîmes :
* Première période : Alimentation en eau de la ville de Nîmes. IV. L'architecture de l'aqueduc.
1) D'abord, l'architecture du Pont
du Gard :
* Vu de loin :
- Trois rangées d'arches superposées. * Vu de près :
- Coupe du canal ?
2) Ensuite, l'architecture de l'aqueduc, en dehors du Pont :
- conduite enterrée ou en élévation ? Pourquoi la couverture de l'aqueduc est-elle voûtée le long de l'aqueduc sauf au-dessus du Pont où elle est dallée ? V. Le tracé et l'implantation de l'aqueduc. Le tracé et l'implantation de l'aqueduc doit tenir compte de : 1) la topographie des lieux :
- altitude absolue de la source (vers 71m).
2) la géologie le long de l'aqueduc :
- Des roches dures (calcaire urgonien de l'ère secondaire) à Uzès et Nîmes. 3) le climat :
Méditerranéen : 4) la pluviométrie :
Les pluies peuvent être abondantes au printemps et en automne. La végétation dépend du sol. Il est intéressant de remarquer dans le site du pont du Gard :
sur la rive gauche, de haut en bas de la colline, une suite étagée
de la végétation qui correspond à la nature du sol : sur la rive droite, soumise au vent du nord qui transporte du sable de la plage de la rivière, une végétation différente, avec, entre autre, des oyats (plantes des dunes), des genévriers de Phénicie, des cistes de Montpellier, des cistes à feuilles de sauge. Les arbres constituaient le combustible pour le grillage du calcaire dans les fours à chaux. Le Gardon, et ses affluents, sont de type méditerranéen. Leurs fortes pentes en amont, faibles voire très faibles en aval, expliquent les crues violentes à certaines périodes de l'année. A partir d'un tableau publié par les Ponts et Chaussées, nous avons remarqué- mais c'est un pur hasard - que le débit des crues du Gardon, en aval immédiat du pont du Gard et au pont de Remoulins, vérifie la relation : Débit en m3 /s= 50 h(h+1), h étant la hauteur de la crue exprimée en mètres. Ainsi, à une surélévation de 4 m, correspond le débit : D
= 50 x 4 x (4 + 1) = 50 x 4 x 5 = 1 000 m3/s. Topographie
+ régime capricieux des pluies + sol rocheux expliquent les dégâts que
peuvent provoquer les fortes pluies et les crues au niveau du site du pont du
Gard. La
solide architecture du pont a été bien pensée. Il a résisté aux
nombreuses crues décennales, et centennales qui se sont succédées depuis,
deux mille ans. Topographie, hydrographie, pluviométrie, voies de passage conditionnent le choix des appareils hydrauliques à envisager pour le franchissement des vallons (Voir le pont de Valmale, en aval de pont du Gard : Se poser des questions sur son existence et sur son existence à cet endroit précis.)
Interpréter la démarche des Romains
responsables de chantiers
considérables.
VI . Les instruments de nivellement et d'arpentage utilisés par les Romains. Le nivellement :
Opération fondamentale indispensable pour :
- donner une pente à un aqueduc
- déterminer la profondeur d'une
galerie souterraine (tunnels de Sernhac, par exemple). Matériel :
D'autres moyens : les perches
de Frontin, entre autres. Plus
maniables que le chorobate permettaient de mesurer les dénivelées, et de
porter sur un plan les projections horizontales des terrains en pente (cultellation). Il s'agit de mesurer sur le terrain les distances et les angles, nécessaires
à la détermination des parcelles.
Sur le papier les instruments de base sont la règle, le double décimètre,
l'équerre. Sur le terrain ce sont le cordeau (règle), les perches (longueur
10 pieds, soit 2,96 m), l'hodomètre (compteur de milles), la groma
(équerre), ou, plus pratique que la groma, mais moins précise, l'équerre
d'arpenteur. Mention particulière peut être réservée à la dioptre dont
celle d'Héron d'Alexandrie, ancêtre de l'actuel théodolite, qui
permettait de repérer des angles en azimut et en hauteur.
VII . Quelques questions supplémentaires. Imaginons les questions qui se sont inévitablement posées au librator (architecte-géomètre) pour concevoir un ouvrage hydraulique destiné au franchissement du Gardon :
Devait-il envisager de construire : · ou un pont ? Si oui quelles seraient Tous ces problèmes peuvent se résoudre facilement avec la groma, les perches de Frontin et des jalons, par le dessin, sans calcul, par des élèves de classes primaires ou par des collégiens ou des lycéens ou des étudiants. Chacun peut y trouver un intérêt. On peut évidemment y associer les calculs simples d'un niveau de classe de quatrième ou de troisième des collèges.
VIII
. Ouvrages de référence - 1
- Adam, Groma et chorobate, MEFRA – 1982 - 2
- J.-C. Bessac, La pierre en Gaule narbonnaise et les carrières des
bois des Lens. Journal of roman archeology, 1996. - 3
- G. Chouquer et F. Favory, avec la participation d'A. Roth-Congès, L'arpentage
romain; Ed. Errance- 2001. - 4
- Frontin, Les aqueducs de la ville de Rome –Collection des
Universités de France, Les Belles Lettres – 1961 – traduction de P. Grimal. -
5 - Sous la direction de G. Fabre, J.-L. Fiches, J.-L. Paillet - L'aqueduc
de Nîmes et le pont du Gard – C.N.R.S - 2 e édition
– 2000. - 6
- G. Fabre, J.-L. Fiches, P. Leveau, J.-L. Paillet - Le
pont du Gard – L'eau dans la ville antique -– Presses du CNRS – 1992 - 7
- J.-L. Fiches, Le pont du Gard, Itinéraires- Edition du
patrimoine. - 8
- C. Larnac et F. Garrigue, L'aqueduc
du pont du Gard – Huit itinéraires. Les Presses du Languedoc- Montpellier
- 2 e édition
– 2004 - 9
- C. Larnac –Réflexions sur l'aqueduc de Nîmes et le pont du Gard. Doit
paraître à l'automne 2004. CRDP. Montpellier. - 10
- A. Malissard, Les Romains et l'eau."Les Belles Lettres"
.2002 - 11
- C. Germain de Montauzan, Essai sur la science et l'art de l'ingénieur
aux premiers siècles de l'empire romain,
Ed. Ernest Leroux, 1908. - 12
- J.-L. Van Belle et J.-C. Bessac, Les marques compagnonniques de
passage. Ed. Illustra (8870 Izegem
(Belgique). 1994. - 13
- Vitruve. De l'architecture – livre VIII- traduction de Louis
Callebat – Les Belles Lettres- 1973. - 14
- Plusieurs communications présentées au colloque international de
Saint-Etienne en juin 1999, publiées en 2000 par le centre Jean-Palerne de
l'Université de Saint-Etienne, sous le titre Autour de la dioptre d'Héron
d'Alexandrie- - 15
- M. Clavet-Lévêque, "Groma et pratique d'aménagement du
territoire en Biterrois" - 16
- A. Hairie, "Aspects pratiques de la dioptre d'Héron
d'Alexandrie, étude historique et expérimentale des mesures rétractables"
- 17 - C. Jacquemard, "La mesure d'une hauteur dont le pied est
inaccessible. Etude de Héron" - 18
- C. Larnac. «Les
limites du système "œil-chorobate" pour l'implantation
de l'aqueduc de Nîmes», - 19 - G. Marchand, H. Petitot et L. Vidal, "L'équerre d'arpenteur de
l'Orme à Ennemain (Somme)" - 20 - Roth-Congès – "questions d'arpentage dans la Dioptre et les
textes gromatiques romains" - 21
- Vidéo disque, le pont du Gard, CRDP
de Montpellier. Doit paraître à l'automne 2004. - 22
- La Grande expo – espace muséographique du site du pont du Gard - 23
- Site internet du CIDS (comité intercommunal de défense du site du pont
du Gard) :
www.pontdugard.org
|