En aval du Pont du Gard : Les Bois de Remoulins

L'aqueduc de Nîmes
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X . Les Bois de Remoulins

 

2) Le Pont de Combe Valmale

          Pour atteindre ce pont, le premier de la série à partir du Pont du Gard, on peut couper court en empruntant le tunnel du Pouzin, à la sortie de la canalisation du Pont. Si le sol, dans le tunnel, est détrempé, on contournera la colline en prenant le sentier horizontal à gauche des vestiges de l'aqueduc qui font suite au Pont du Gard. Ce léger détour ne demande que quelques minutes. Il suit le tracé de l'aqueduc romain enterré sur la droite.

          A l'endroit où le canal romain recoupe l'extrémité aval du tunnel on peut voir la paroi droite de l'aqueduc, bien caractéristique, avec ses éléments habituels : le piédroit par le mortier de tuileaux recouvert lui-même par le badigeon rouge apparent sous les éclats des concrétions carbonatées.
          On découvre le premier vallon des "Bois de Remoulins" : le vallon de Valmale qui limite les communes de Vers-Pont-du-Gard et de Remoulins.
           Continuons notre trajet sur le chemin versois. Au bout de quelques dizaines de mètres, sur la droite, accrochés à la colline, des vestiges de l'aqueduc retiennent l'attention du visiteur tant le virage amorcé est osé et la finesse de la construction remarquable. Les concrétions occupent une partie importante du canal en volume. La partie libre est de l'ordre de 30 centimètres. Il est permis de penser, sans crainte de se tromper, que sans "déconcrétionnement" l'aqueduc avait atteint la limite de son fonctionnement.

          Le chemin s'engage tout droit dans une tranchée prolongée par un second tunnel du plan Bravay. Ce second tunnel ne va pas loin : le projet Bravay fut un échec.

           Poursuivons le sentier le long de l'aqueduc. A partir des vestiges dont nous venons de signaler l'intérêt nous apercevons la suite sur la gauche, de l'autre côté du sentier qui amorce la tranchée. Ces vestiges constituent la partie amont du Pont de Valmale. Ils se dégradent plus que d'autres : les concrétions se détachent du mortier de tuileaux. La végétation dans ce vallon est forte et les racines des arbres détériorent l'aqueduc.
           L'intérieur du canal est obstrué par de la terre. Il faut éviter de monter au-dessus  car on accélèrerait sa destruction. Nous approchons le pont par la gauche. Ce pont comportait une seule arche dont la partie supérieure est détruite. Le Département a voté, en 1996, un budget pour le restaurer. Ce pont voisin du Pont du Gard est chargé d'histoire : En effet à la limite des deux communes de Vers et de Remoulins le vallon qu'il traverse symbolise les adversités passées des deux villages. Le Pont de Valmale traverse donc cette vallée très calme. Et pourtant, selon M. Tarvet (dans un manuscrit destiné aux archives de Remoulins), elle fut jadis le théâtre de bien des malheurs (Valmale) pour les passagers qui fréquentaient cette voie de communication entre le Gardon et Saint Bonnet, puis Nîmes. 
          Le sentier qu'il enjambe est un sentier de "grandes randonnées". Le longer au printemps est un ravissement.

           Cette limite entre les communes de Vers et de Remoulins rappelle des bagarres assez fréquentes jusqu'au milieu du vingtième siècle. Le Pont du Gard sur cette terre versoise mais très près du sol remoulinois y était bien pour quelque chose.

          Nous citons au passage une rengaine que chantaient les Versois il y a quelques dizaines d'années. Les paroles sont rapportées par M. Louis Malbos : 
 "Au Pont dou Gard ia' no grando battesto   "Au Pont du Gard ya une grande bataille
   N'a restounti dins tous li enviroun                Il en a retenti dans tous les environs
   Lis Remoulins qu'avenon a la festo                Les Remoulinois qui allaient à la fête 
   N'en an dansa un poulid rigaudon"                 En ont dansé un joli rigaudon"

          Ce premier monument en aval du Pont du Gard, construit en petit appareil, n'a pas subi de renforcement des parois, comme le font remarquer MM. Fabre, Fiches et Paillet.

          A partir du pont de Valmale on peut :
                - soit rejoindre la partie vivante du Pont du Gard, en redescendant le chemin.     - soit continuer et découvrir des vestiges pleins de noblesse bien que souvent fort endommagés.

           Pour continuer on prend le sentier sur la gauche du pont de Valmale : il longe l'aqueduc.

De la Combe Valmale à la Combe Roussière

          Distance : 700 mètres                      Durée : de 20 à 50 minutes
          Meilleur moment : le matin               Difficulté : aucune.

          Selon l'intérêt que l'on porte aux vestiges, selon la durée et le nombre des arrêts, selon les points de vue dont on peut grandement profiter, la durée de cette promenade peut varier du simple au triple.
          Dès le départ de l'aqueduc, en aval du Pont de Valmale, le canal tourne à angle droit vers la gauche. Au niveau du coude les concrétions sont très épaisses. Elles occupent les quatre cinquième du canal et ne laissaient à l'eau que vingt-cinq centimètres d'espace libre. C'est, à notre connaissance, un des points les plus obstrué de l"aqueduc. Les lamelles carbonatées sont très nettes dans l'épaisseur des concrétions.
          Quelques mètres plus loin les couches concrétionnées affleurent le sol ou émergent à peine. Par endroits elles ont l'apparence de contreforts pierreux qui jalonnent le sentier. Au fur et à mesure que l'on avance sur le sentier l'horizon se dégage et on fini par découvrir, sur la gauche un peu en arrière, la partie amont du Pont du Gard.
          Arrivé au point le plus haut le sentier tourne à droite et laisse apparaître l'aqueduc coudé qui se faufile vers l'est. De cet endroit le coup d'œil est magnifique. Il convient de s'arrêter car c'est le dernier point du parcours d'où l'on voit le Pont du Gard.
          L'hôtel du "Vieux Moulin" dans la vallée resplendit de toutes ses vieilles pierres. Au loin le Gardon brille sous le soleil. Les arbres à feuilles caduques vert tendre encadrent la vallée. La forêt de chênes verts recouvre les collines. Le plateau s'étend à l'infini. Les Cévennes estompent l'horizon. Dans le silence qui isole du monde les odeurs embaument dès les premières heures du jour. Nous profitons de toutes ces richesses qui ne coûtent rien !

          Dernière image du Pont du Gard ? Oui, à moins que.... A moins que, pour profiter de tous les points de vue, on consente à faire un petit détour, un aller-retour de 200 mètres. Dans ce cas, il suffit de marcher le long de l'aqueduc, en direction de Combe Roussière. A quelques pas de là on tourne sur la gauche. L'Office National des Forêts (O.N.F.) a ouvert une voie plus large qu'un sentier mais moins large qu'un coupe-feu.Ce lieu est un balcon en pleine nature d'où l'on aperçoit le Monument dans toute sa puissance. La découverte est forte  et le détour vaut la peine.

          Revenu sur le sentier qui longe l'aqueduc nous nous dirigeons vers Combe Roussière. Sur le côté droit de nombreux vestiges, en partie enterrés, sont bien mis en valeur par les services de l'O.N.F. Par endroit les concrétions épierrées affleurent la surface du sol. Ailleurs elles constituent des murs continus à la surface gris bleutée en partie recouverte de lichens. Dans ces garrigues proches de Remoulins les pierres ont presque toutes disparu : les habitants, les moines bâtisseurs les ont récupérées et réemployées à la construction de maisons, de chapelles ou d'édifices publics. On en trouve, par exemple, dans l'encadrement de la porte d'entrée de l'ancienne mairie de Remoulins ainsi que dans la construction d'une retenue d'eau en travers du Gardon au niveau d'un ancien moulin.

          Notre sentier épouse le contour du second vallon à partir du Pont du Gard. Il est sans difficulté aucune. L'aqueduc enterré suit docilement la ligne de niveau. On le devine plus qu'on ne le voit. Bientôt nous contournons quelques vestiges plus importants qui tapissent le fond d'une tranchée. Quelques pas encore et nous découvrons à nos pieds une vallée profonde : la Combe Roussière.
          Avant d'aller plus loin et de nous demander comment nous franchirons le vallon réservons quelques minutes à l'observation et à la réflexion. Les vestiges du vieux pont disparu méritent quelques instants d'attention.

          Pour continuer le parcours on peut emprunter un sentier sur la gauche. Il permet, moyennant une descente en pente assez douce, d'atteindre le fond de la vallée. Une fois en bas nous aurons deux possibilités :
               - ou bien rejoindre la route départementale 981 qu'on atteint en quelques minutes par un chemin défoncé, raviné par les pluies de septembre 2002.
               - ou bien continuer la promenade le long de l'aqueduc en gravissant l'autre côté grâce à un autre sentier.

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