Vers est un charmant village rebaptisé
depuis quelques années "Vers Pont du Gard"

La garrigue est belle dans la partie
sud du village. Dans la partie nord, et c'est dommage, les carrières ne
cessent de se développer au dépens de la nature qui cède le pas à
l'exploitation de la pierre.

Le village doit son originalité à l'abondance des sources, au charme
des couleurs de la pierre, à l'harmonie des effets produits par les
ombres et la lumière sur les murs des vieilles maisons. 
Dans la campagne de Vers pont du Gard la visite de l'aqueduc est facile.
Les sentiers sont accessibles et ne présentent pas de difficultés. Les
vestiges sont nombreux et variés. Leur architecture fait appel à
toutes les formes : tranchées enterrées, aqueduc aérien sur des murs
bahuts, sur des arches de petites dimensions sans renforts, sur des
archezs plus importantes renforcées. Certaines arches sont ouvertes,
d'autres bouchées entièrement d'un bord à l'autre, ou obturées par
deux murs parallèles. On y trouve des concrétions en tous genres : des
draperies aux amas carbonatés en passant par les stalactites et les
stalagmites. Des effets de violents séismes jusqu'aux brins de
végétaux calcifiés, aux minces indices d'une restauration de
l'aqueduc.

Les archéologues d'abord, les amateurs ensuite s'émerveillent devant
l'importance du potentiel archéologique qui sommeille dans la garrigue
versoise. C'est à Vers encore que l'on découvre les deux parties
d'aqueduc recouvertes par des dalles : le tronçon du "mazet du
Marin" et le Pont du gard.
L'aqueduc dans la garrigue de Vers semble fait exprès pour livrer ses
secrets les plus divers. En une matinée passée au "Clos des
Touillers", à la "Lône", le long du "Pont Roupt"
au pied des arches de "Valive", le visiteur acquiert des
notions suffisantes pour ne plus limiter l'aqueduc romain au seul Pont
du Gard.
Note
sur l'orthographe du "Pont Roupt" :
Il s'agit du pont rompu. Selon les professeurs de langue
occitane, l'orthographe serait "roupt" en occitan ou "rout"
et qui au féminin donne "route en provençal. Jamais "rou",
qui serait la transcription du mot tel qu'il se prononce, n'apparaît
Dans les années 1980, des services officiels
ont utilisé et répandu (sans doute à partir d'un plan qui comportait
cette erreur) l'orthographe contestée. Il conviendrait de revenir aux
origines du mot et de corriger cette faute.
Pour respecter la linguistique régionale, VERS
PONT du GARD se trouvant dans la partie de culture provençale du
Languedoc, il conviendrait d'écrire "Pont Rout" comme
l'aurait écrit le Maillanais Frédéric Mistral. ou "Pont Roupt
comme l'aurait écrit le Nîmois Antoine Bigot.
L'orthographe régionale est un aspect du patrimoine !
Les carrières et la
pierre de Vers
Le promeneur qui s'aventure dans
la partie nord-ouest de la commune de Vers-Pont-du-Gard découvre des
espaces béants de plusieurs hectares. Ce sont les carrières de Vers
Pont du Gard ou de Castillon du Gard.
D'où vient cette pierre ?
Pendant l'époque miocène, il y a 25 millions d'années, la mer
envahissait toute la région qui forme aujourd'hui la vallée et les
Côtes du Rhône jusqu'à Lyon et la Suisse. Des dépôts coquilliers
s'accumulèrent au fond et formèrent cette mollasse qui porte le nom de
pierre du Pont du Gard.
C'est
une pierre tendre, friable lorsqu'elle vient d'être travaillée et qui
durcit avec le temps au point de devenir résistante.
Autrefois, exploitées à la cadence artisanale, les carrières
apportaient un complément de revenu aux petits propriétaires terriens.
La pierre était vendue aux maçons nîmois qui appréciaient son
aspect, son grain et sa couleur. Elle aurait été utilisée pour la
construction des quais du Vieux port de Marseille.
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale les progrès de la technique
ont entraîné une accélération des cadences.
Les
carrières de Vers et de Castillon s'étendent et font reculer
fâcheusement la garrigue ! Jusqu'en 1945 elles étaient gérées avec
les moyens de l'époque : l'escoude, la scie à main, la barre à mine.
Depuis la deuxième guerre mondiale la mécanisation a fait des progrès
tels que le paysage se transforme très vite, au dépens de l'écologie.
Chaque exploitant utilise des noms qui évoquent l'aqueduc ou la
romanité. Mais ces initiatives semblent surtout destinées à conforter
des intérêts commerciaux. On peut craindre en revanche que d'ici
quelques décennies la garrigue ne devienne un cimetière de carrières.
Saura-t-on réhabiliter ces vastes emplacements par des installations en
accord avec le site (serres, lieux de spectacles, ...) ?
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