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4 . Le château de Saint-Privat |
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A
l'intérieur d'une boucle du Gardon, non loin d'une source, protégé
par des collines quasi infranchissables au sud, dominé par une falaise
abrupte, rempart naturel du "Malpas", mauvais passage sur
lequel se brise le Gardon avant de subir deux déviations, Saint-Privat
à la vocation d'une place historique. En ces lieux se sont installés
de nombreux états majors, de l'époque romaine jusqu'à ceux de
l'occupation allemande. Saint-Privat est situé dans la partie la plus aval des Georges du Gardon au milieu de grottes fréquentées par les populations les plus anciennes : la Sartanette, la Grotte du Taï, la Salpétrière, les sites de Font Grasse, la grotte de l'abbé Bayol, la Grotte de Saint Vérédème, pour n'en citer que quelques unes des plus connues et qui ont été très probablement occupés par des peuplades dès l'époque préhistorique. La présence des Romains est attestée, dans la cour d'entrée, par des autels votifs qui y ont été déposés et dont les inscriptions rendent hommage à Auguste et Jupiter, au 1er siècle. Une métropole gallo romaine qui date des IV au VIIème siècle de notre ère et de nombreuses sépultures authentifient le rôle joué par Saint-Privat dès l'antiquité. Une villa gallo romaine occupait encore l'actuelle cour d'entrée en l'an 112. Sur l'emplacement de cette villa fut fondée et construite l'abbaye "Santi Privati de Gartio".
L'entée du château est dominée par une grande tour du XIIème dite
"tour de guet". Il s'agirait du vestige le plus ancien du
château.
Le château devient la possession de la famille Faret vers 1452 et entre
dans une période faste : de grands travaux le transforme en une
somptueuse résidence. Charles X, Henri III, Henri de Navarre? ... y
séjournèrent. Vers la fin du XVIème siècle, sous les conseils
d'Olivier de Serres, le domaine joue un rôle important dans le
développement de la culture du mûrier et dans celui de l'élevage du
ver à soie. Au XVIIème , Saint-Privat place forte et fief protestant
reçut Richelieu qui y séjourna et y signa la dernière phase de la
Paix d'Alais : Dans le cadre de la Paix d'Alais, Louis XIII et sa suite
se rendirent au Château de Saint-Privat le 6 juillet 1629. Le lendemain
il y reçut "la soumission des habitants de Nîmes". Le
traité fut signé par les religionnaires dans la grande salle du
château où l'on procéda au règlement des otages qui furent cédés
au roi, au nombre de douze, comme garantie de la foi promise. Les noms
de ces otages furent inscrits au bas de la minute de l'ordonnance de
Saint-Chaptes du 30 juin, suivie de la proclamation de Bezouce du 5
juillet. Voici une note d'Albaret Charvet adressée le 30 avril 1896 à
Laurent Bousquet maire de Remoulins : En 1644, Saint Privat s'enrichit d'un "jardin des fleurs". On puisait désormais l'eau du Gardon grâce à une machine hydraulique dont le modèle est celui de celle de Marly le Roi. Jardin des fleurs, jardins potagers et cultures jouèrent un grand rôle dans l'histoire de Saint Privat : les textes citent une roseraie, une orangerie, des cultures de fraises et d'asperges entre autres. Au XVIIIème siècle, de nouveaux et grands travaux furent entrepris sur les façades de la partie nord du château et des rénovations à l'intérieur. On retiendra en particulier les superbes boiseries qui ornent les salons, de François Valladier menuisier à Uzès. En 1865, Thomas Caldéron achète le domaine, l'agrandit et le restaure. Il acquiert les moulins de Laffoux, de la Baume et de Pont du Gard (l'actuel Vieux Moulin) ainsi que la Balouzière. En 1916, Jacques Rouché, directeur de l'opéra de Paris et grand père de l'actuel propriétaire, fait l'acquisition du célèbre château. C'est à lui que l'on doit les travaux de l'aile orientale, le réaménagement du site de l'ancien jardin des fleurs ainsi que la construction du nymphée inspiré de celui de la Mogère à Montpellier. Durant la seconde guerre mondiale, Saint-Privat fut occupé par l'état major allemand. Libéré en août 1944 il revint aux mains de la famille Rouché. D'après M. Charvet. Monographie sur Remoulins. Saint-Privat est un haut lieu du protestantisme français, un lieu culturel historique et archéologique. Une partie des vestiges archéologiques recueillis dans les grottes alentours sont exposés à la salle Bayol située au rez de chaussée du Muséum d'Histoire Naturelle, au 13bis boulevard Amiral Courbet à Nîmes. Une visite des pièces historiques du château, des jardins et un coup d'oeil sur les falaises de la Roque et de la Balouzière sont un complément à la découverte de l'aqueduc romain. |