L'aqueduc de Nîmes
Visite

VIII . Le pont de Font Ménestière

 

             Localisation :

               Un grand pont de trois cents mètres de long environ et d'une vingtaine de mètres de hauteur traversait la dépression. Il ne reste rien du pont proprement dit, sauf les assises des arches en amont et en aval de part et d'autre de la dépression au fond de laquelle sont construites voie ferrée et route. L'ouvrage s'appuyait en ce lieu sur le faciès marneux du calcaire miocène.

               La voie ferrée fut construite dans la seconde moitié du XIXème siècle pour transporter le charbon extrait des mines du Martinet, près d'Alès, jusqu'au port fluvial de Beaucaire. Pour dégager l'espace, l'entreprise élimina les derniers vestiges du pont. Les archives révèlent, dit-on, l'utilisation de quelques quintaux de poudre pour parfaire la démolition.

               La route départementale D. 981 est l'une des grandes voies de passage dont la fréquentation dépasse celle de Remoulins à Nîmes.

               La visite :

               A partir des arcades de la Lône, la visite des vestiges du pont de Font Ménestière s'effectue sur la gauche de la partie descendante du chemin, en direction de la dépression. Des amas de maçonnerie, enrobés en partie dans des concrétions superficielles, gisent éparpillées. Apparaissent ensuite les assises des piliers mises à nu. Deux à deux, les blocs de pierre étaient liés par des assemblages comme on en voit dans les Cyclades, par exemple. Les mortaises taillées en queue d'aronde sont très bien conservées. Les tenons ont disparu. Etaient-ils en plomb, en bronze comme à Délos, ou taillés dans du bois de chêne comme on l'entend dire ? Ont-ils seulement existé ?
               Plus bas, en plein milieu du chemin, le promeneur attentif découvre des vestiges usés et polis par le temps. De près il distingue une section de paroi avec ses composantes caractéristiques : les pierres du piédroit solidaires du mortier de tuileau. Ce lambeau évoque-t-il un acte de vandalisme, une action de récupération des matériaux, une chute accidentelle, l'indice d'un événement géologique ?

               Nous arrivons enfin au bord de la dépression du col de la Ratade. Nous surplombons la voie ferrée. Pour atteindre les vestiges situés en aval du pont nous devons longer la voie en direction de Vers, traverser au passage à niveau et remonter la route D.227 jusqu'au carrefour avec la D.981. Ce contournement demande une dizaine de minutes.

               Pour nous engager sur le chemin du Pont Roupt nous devons gravir le talus escarpé, sur notre gauche, après la traversée de la D.981. Deux minutes de grimpette le long d'un sentier ombragé et nous nous trouvons à l'extrémité nord du pont Roupt. Le Pont Roupt prolonge le pont de Font Ménestière. Il définit aussi lapartie nord d'un vaste espace dit "site du Pont du Gard".
               La jonction entre les deux ponts présente un angle ouvert à 120° environ. Il est intéressant de bien observer les bases des arches du pont de Font Ménestière que nous quittons.

               Nous restons dans le sens du déplacement de l'eau. Dans cet endroit sans accident de relief notable on peut se demander pourquoi l'ouvrage est aussi développé ? On ne peut supposer d'autre explication que celle qui s'imposait au librator - le géomètre de l'aqueduc - de ne retenir que le tracé le plus adapté et le plus fiable tant sur le plan architectural que topographique ou géologique. La moindre variation dans le tracé peut entraîner des travaux considérables.
               Le Pont Roupt précède le Pont du Gard, édifice géant dont la conception n'autorisait pas la moindre erreur.

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