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2 . Le château d'Argilliers

 

          On quitte Bornègre. A deux kilomètres en direction de Remoulins, la route D 981 traverse un hameau enchanteur. Il y a des colonnes partout, à droite, à gauche. On en voit une couchée sur le bord de la route. C'est Argilliers.

          Bastide fortifiée au XIV ème siècle pour faire face aux menaces des routiers, le château d'Argilliers doit son allure actuelle à Gabriel-Joseph de Froment, troisième baron de Castille. Né à Uzès en 1747, de Froment était de petite noblesse. Il fut page de Louis XV, devint officier des Gardes françaises, puis lieutenant du roi pour Uzès. En1783, il épousa Epiphanie Dulong, une Uzétienne. Il hérita du château et commença les travaux qui devaient transformer cette vieille demeure. Gabriel rapportait le goût des colonnes de son voyage en Italie et de son séjour parisien à l'hôtel de Rohan. Il en orna systématiquement le château et son environnement (parc, terres, cimetière) d'une cinquantaine de colonnes. La grande colonnade elliptique fut terminée en 1805. Jusqu'à sa mort il ne cessa d'agrémenter son parc de petits monuments commémorant les évènements marquants de sa vie.

          Le baron veuf épousa Hermine princesse de Rohan. Les blasons qui ornent la façade du château et le monogramme "C.R." (Castille-Rohan) qui marque de nombreux chapiteaux, en gardent le témoignage.

                    

        A la mort de son fils, en 1876, le château revint à sa soeur Charlotte. Sa famille quitta, en 1926, le domaine qui resta à l'abandon jusqu'en 1950, date à laquelle M. Cooper, critique d'art britannique le racheta et le releva de ses ruines. A cette époque bien des artistes célèbres y furent reçus : Picasso, Léger, Braque, Cocteau, Luis Mariano entre autres. Une fresque gigantesque dessinée par Picasso garnit le panneau principal du mur d'un hangar.

          Le château ne se visite pas.

          En sortant de Boisset, dans la direction de Vers, on peut faire un écart de 200 mètres sur la droite et l'on découvre l'un de ces monuments : un arc de triomphe surmonté d'une pyramide (deux symboles napoléoniens). Selon Henri-Paul Eydoux ce monument, nommé "le pointu" aurait été érigé pour commémorer la Restauration. Le goût des colonnes ne supplantait-il pas la logique du baron napoléonien ?

           

          Le château d'Argilliers et ses dépendances : parc, cimetière, fabriques, ainsi que la façade de l'hôtel du baron de Castille à Uzès ne méritent-ils pas la considération des offices du tourisme du Gard, voire son classement ?

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